Pages

jeudi 25 mars 2010

Déchets nucléaires

Les déchets nucléaires
A chacune de ses étapes, la filière nucléaire produit des déchets. Extraction de l'uranium, enrichissement de cet uranium, combustion, retraitement pour faire du plutonium : toutes ces opérations entraînent des déchets. Des centaines de milliers de tonnes depuis le lancement de l'industrie nucléaire ! Une partie de ces déchets est hautement radioactive pendant des dizaines, voire des centaines de milliers d'années. Et personne ne sait quoi en faire. Des décennies de recherches et d'investissements colossaux n'ont pas fourni de solution. Le retraitement ne convient pas, car il est lui-même producteur de déchets. Une fois coupé et dissout, le combustible irradié se divise en trois catégories : environ 95 % d’uranium, 1 % de plutonium et 4 % de déchets ultimes. Une petite partie du plutonium est réutilisée pour produire un nouveau combustible, le Mox. Une vingtaine de centrales nucléaires françaises sont autorisées à carburer avec un combustible composé au maximum d’un tiers de Mox.
Les 4 % de déchets ultimes sont vitrifiés et stockés sur place. Ils n’ont à ce jour, aucune solution d’avenir. Leur radioactivité sera extrêmement dangereuse pour des milliers d’années.
Restent donc la majeure partie : l’uranium de retraitement, qui représente 95 % du résultat du retraitement. Cette partie est scandaleusement exportée en Russie par les industriels français du nucléaire, Areva et EDF. Depuis 2006 environ 33 000 tonnes de déchets nucléaires ont été exportés vers la Russie où ils sont simplement entreposés à l’air libre en Sibérie.

La transmutation (c'est-à-dire la transformation d'éléments radioactifs à vie longue en éléments radioactifs à vie courte) est une usine à gaz. L'enfouissement est une véritable bombe à retardement. C'est pourtant l'option privilégiée par la France. L'enfouissement est actuellement à l'étude au laboratoire de Bure (Meuse) dans la perspective d'une mise en service en 2025. Il reposerait entièrement sur le concept de « réversibilité ». L'enfouissement ne devrait pas être définitif, pour que les générations à venir puissent décider de ce qu'elles feront de ces déchets. Mais si ce stockage n'est pas définitif, sera-t-il assez sécurisé ? Aujourd'hui, en l'absence de solution, on stocke à la Hague et dans l'Aube (sites de Soulaines et Morvilliers). On entrepose. En tout, l'Andra (Agence nationale des déchets radioactifs) recense plus de mille sites où sont conservés, de manière plus ou moins légale, avec ou sans conditionnement, des déchets radioactifs en France.

En clair, les déchets s'accumulent, faisant peser une menace de plus en plus grande sur l'environnement et les générations futures. Il est temps de sortir de cette impasse. Si l'industrie nucléaire n'a aucune solution pour ses déchets, elle doit arrêter d'en produire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire