mardi 15 juin 2010
Ecomatériaux : comment développer les filières locales ?
Publié par les Amis de la Terre début juin, le guide « Développer les filières courtes d'écomatériaux » propose aux collectivités territoriales quelques pistes d'action pour soutenir ce secteur encore confidentiel. Mais la réglementation française semble insuffisante pour développer ces matériaux durables.
12% des émissions nationales de gaz à effet de serre sont imputables aux logements. Un chiffre en hausse constante depuis une trentaine d’années. Certes, en s’engageant sur une réduction de 38% de la consommation énergétique des bâtiments d’ici 2020 le gouvernement français entend bien inverser la tendance, mais malgré ces engagements ambitieux inscrits dans la loi Grenelle, la route est longue pour y parvenir. Pour preuve, la consommation d’énergie dédiée au chauffage atteint aujourd’hui 210 kWh/m2/an, alors même que les ingénieurs et entrepreneurs savent construire des logements qui ne consomment que 15 kWh/m2/an. Car de nombreux écomatériaux (paille, chanvre, lin, ouate de cellulose, bois, etc.) offrent des perspectives de construction durable et économe en énergie, notamment grâce à leur capacité d’isolation. Mais ils n’occupent que 2% du marché des isolants, et peinent à se développer.
Engagés dans une campagne sur les changements climatiques et la rénovation thermique des logements depuis quatre ans, les Amis de la Terre viennent donc de publier le guide « Développer les filières courtes d’écomatériaux », à destination des collectivités territoriales.
Leur précédente étude de mars 2009, « les écomatériaux en France, état des lieux et enjeux dans la rénovation thermique des logements » leur avait en effet permis d’identifier les collectivités territoriales comme acteur primordial du développement des filières courtes d’écomatériaux.
Les collectivités disposent d’outils efficaces pour la promotion des écomatériaux
Concrètement, les auteurs du rapport ont identifié cinq grandes pistes d’actions à la portée des collectivités locales : soutenir les acteurs professionnels, encourager la demande, intégrer les écomatériaux dans les stratégies d’achats publics, sensibiliser et informer le grand public, et enfin, participer à la structuration de filières courtes locales. Comment, dans ce cas, favoriser l’achat d’écomatériaux, d’origine locale qui plus est ? Justement par le biais d’une approche locale via, notamment, la mise en place de Plans Climat Energie Territoriaux, ou l’élaboration de chartes. Le Conseil général de Gironde (CGC), a par exemple adopté en 2005, dans le cadre de son Agenda 21, un système d’éco-conditionnalité des aides et des commandes publiques dédiées au bois de chauffage, d’équipement et de construction. De sorte qu’aujourd’hui, 100% des commandes publiques de bois qui émanent du CGC sont éco-certifiées.
Une réglementation inadaptée ?
Pour Martine Laplante, nouvelle présidente des Amis de la Terre, « les solutions sont dans les territoires (…). Nous ne pouvons pas attendre que les avancées viennent de la législation. » Car sur ce terrain, il semble que le dispositif réglementaire étouffe le développement des écomatériaux plus qu’il ne l’encourage, en particulier en matière d’évaluation. Les écomatériaux, dont la définition exacte reste encore floue, sont effectivement beaucoup moins normés que les matériaux conventionnels. Il est donc plus difficile de les intégrer dans les procédures d’évaluation du CSTB. Or, sans un avis favorable de cet organisme de contrôle, peu d’assureurs prennent le risque de couvrir les artisans et entreprises du bâtiment qui les utilisent. Un obstacle qui explique en partie le difficile développement du secteur.
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