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samedi 12 juin 2010

France: dixième édition du Festival de l’Oh


Festival : la femme est l’avenir de l’Oh !

La dixième édition du Festival de l’Oh ! se tient ce week-end dans le Val-de-Marne. Une nouvelle ode à l’eau, dont la moitié de l’humanité est, cette année, l’invitée d’honneur.

Prenez un verre d’eau et tentez de lui attribuer une valeur. Elle dépendra du prix que vous l’aurez payé, bien sûr, mais également de l’usage que vous en ferez. Destinez-le à l’irrigation de colza agrocarburantesque, et il deviendra financièrement rentable. Arrosez-en votre potager, et il vous rapportera peanuts, excepté de quoi manger.
Imaginez, maintenant, que le choix varie selon que vous soyez une femme ou un homme. À l’échelle individuelle, forcément, la question n’a pas de sens quand elle impliquerait qu’un homme ou une femme prend, par nature, telle ou telle décision. Elle devient plus intéressante à l’échelle sociétale, alors que les femmes demeurent de facto les premières usagères des ressources en eau sans en maîtriser, bien souvent, la gestion politique.

La gouvernance de l’eau est-elle un enjeu féministe  ?

La question sera quoi qu’il en soit posée lors du Festival de l’Oh  ! qui se tient, ce week-end, au fil des berges du Val-de-Marne.
Pour sa dixième édition, la manifestation délaisse sa tradition de mettre à l’honneur un grand fleuve (le Niger en 2009, l’Ebre en 2008… ) et opte cette année pour un propos plus universaliste en décidant de célébrer la moitié de l’humanité. Les femmes, donc, seront au cœur des réjouissances, photographiques, musicales, picturales ou ludiques. Elles seront aussi au centre de conférences débats auxquelles dix grands témoins sont invités à parler de ce lien singulier qui perdure entre les femmes et l’eau.

En Afrique, on estime qu’elles parcourent en moyenne 6 kilomètres par jour pour arriver jusqu’à la source. Cuisine, vaisselle, ménage, toilette des enfants  : les tâches domestiques leur restent encore largement dévolues, avec, en bout de course, la nécessité d’optimiser l’usage de la ressource. « En Europe, nous utilisons environ 150 litres d’eau par jour et par personne, reprend Emmanuel Poilane. En Afrique, cette moyenne tombe entre 
5 et 30 litres par jour et par personne. »

Un état de fait qui, au-delà de l’éternel débat sur la répartition des corvées, leur confère une manière d’expertise. « Et un certain regard sur le monde qui n’est généralement pas pris en compte dans les modèles de gestions de l’eau capitalistes », avance Sylvie Paquerot, professeur à l’école d’études politiques d’Ottawa, au Québec, invitée à venir en discuter ce week-end. « Or, développés en dehors de leur expérience, ces systèmes finissent par coûter encore plus cher aux femmes », poursuit-elle, citant l’exemple de Sainte-Lucie, aux Caraïbes, où les dispositifs mis en place ont privilégié l’irrigation, rentable, des céréales et négligé les nécessités quotidiennes de vie dans les villages.

In fine, reprend la politologue, la question n’interroge pas uniquement celle de l’égalité entre les sexes. « La hiérarchisation des usages de l’eau diffère selon que l’on accorde plus ou moins de place à la vision des femmes, assure-t-elle. Et cette vison, du même coup, interroge nos choix économiques  : que doit-on produire et pour quoi faire  ? De la monnaie, ou du service à l’humain  ? »

En savoir plus: Le Festival de l'Oh! le long de la Marne et de la Seine


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