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vendredi 11 juin 2010

Interdiction de manger le poisson de la Seine


La consommation et la commercialisation des poissons pêchés dans la Seine, la Marne et plusieurs petites rivières de la région parisienne est depuis quelques jours interdite dans quatre départements d’Ile-de-France.

C’est le cas à Paris et en Seine-Saint-Denis (y compris pour le canal de l’Ourcq), dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne, y compris pour l’Yerres.
En Seine-et-Marne, seule la consommation des poissons pêchés dans la Thérouanne et la Beuvronne est jusqu’à présent interdite, à l’exception de l’anguille, interdite partout.

Pollution des cours d’eau au pyralène

A leur tour, les préfectures des Yvelines, de l’Essonne et du Val-d’Oise s’apprêtent à prendre des mesures identiques. En cause : la pollution des cours d’eaux aux PCB, autrement dit les pyralènes issus d’anciennes activités industrielles et restés très présents dans les sédiments. Passé largement inaperçu voici quelques semaines, bien que consultable par tous sur Internet, un bilan des analyses réalisées par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) fait état de taux d’imprégnation inquiétants de cette substance cancérigène chez les anguilles, les brèmes ou les gardons pêchés en Ile-de-France. Mais la rafale actuelle d’arrêtés préfectoraux d’interdiction fait suite à la récente diffusion de ces données par l’association écologiste Robin des Bois, qui en profitait pour dénoncer l’inertie des pouvoirs publics.

« On nous interdit de consommer un poisson que nous ne mangeons déjà pas », commente Julie Miquel à la Fédération nationale de la pêche. Selon ses pointages, « 90% des poissons pêchés en Ile-de-France sont rejetés à l’eau contre environ 50% en province ». Cinquante-neuf pêcheurs du bassin de la Seine participent néanmoins en ce moment à une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire (Affsa) sur les effets sur la santé de la consommation de poissons de rivière. « Si un pêcheur mange 200 g de son poisson par an, c’est bien un monde, confirme Bernard Breton, de la fédération des pêcheurs du Val-d’Oise. Peut-être un sandre de temps en temps (NDLR : poisson à chair maigre qui stocke moins le PCB), mais jamais de barbeau ou de carpe (potentiellement riches en PCB) et, très exceptionnellement, une anguille (sans doute le poisson le plus déconseillé). » Pour l’heure, les préfets se sont bien gardés de se mettre les pêcheurs à dos : ceux du dimanche peuvent souffler, la pêche « no kill » (on ne consomme pas, on rejette à l’eau) reste autorisée en Ile-de-France.


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