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mardi 4 mai 2010

Grenelle 2 de l'environnement : les éoliennes remises en question


L'examen du projet de loi Grenelle 2 de l'environnement, qui débute ce matin à l'Assemblée nationale va se dérouler dans une ambiance radicalement différente du premier Grenelle, voté pratiquement à l'unanimité en 2008. Entre autres points d'achoppement : l'encadrement plus strict de l'éolien, qui risque de brider le développement de la filière.

Une manifestation des industriels de l'éolien est d'ailleurs prévue ce matin. L'instauration d'une taxe carbone avait déjà été abandonnée.

Où implanter les éoliennes ? A quelle distance des habitations ? Dans quelle mesure doivent-elles être regroupées sur le territoire ? Avec quels types d'autorisation ? Selon le projet de loi, dès 2011 les éoliennes seraient soumises au régime des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Ce qui rendrait plus complexe leur installation en les soumettant aux mêmes autorisations qu'un site industriel dangereux.

Leur implantation sera également soumise à l'établissement de schémas régionaux éoliens. Enfin, le projet prévoit aussi la mise en place d'unités de production de l'éolien avec un seuil de puissance de 15 MW et un minimum de 5 mâts pour chaque unité. Cette mesure serait, selon les professionnels du secteur, synonyme d'abandon pur et simple de dizaines de projets.

Un coup d'arrêt brutal

Pour les ONG environnementales et les défenseurs de la filière de l'éolien (environ 1,5% de la production totale d'électricité), l'équation est simple : s'il est adopté en l'état, le texte marquera un coup d'arrêt brutal au développement du secteur en France.

Conséquence directe: les objectifs du Grenelle de l'environnement - 23% d'énergie renouvelable en 2020 - ne seront pas atteints.

Le débat parlementaire s'annonce houleux

Le débat parlementaire s'annonce houleux, d'autant qu'il a pris une dimension plus politique avec la démission du co-rapporteur socialiste Philippe Plisson (PS) de la mission parlementaire sur le sujet. Fin mars, Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot (FNH) avait claqué la porte des négociations.

Depuis, plusieurs députés de l'opposition sont montés au créneau, accusant «un groupe de députés de la majorité» réunis autour de Patrick Ollier (UMP), président des Affaires économiques, de «rendre impossible un développement de l'éolien» en France.

L'objectif fixé dans le cadre du Grenelle de l'environnement est d'atteindre 25 000 MW de puissance installée en 2020. Pour ce faire, environ 6 000 nouveaux mats devront venir s'ajouter aux quelque 3 000 déjà installés.

Les anti-éoliens satisfaits

Même s'ils réclament un moratoire sur l'éolien pour mettre fin à ce qu'ils qualifient de «bazar innommable», de leur côté, les anti-éoliens, qui dénoncent «le saccage systématique de paysages emblématiques», ne dissimulent pas leur satisfaction.

Parmi ces anti-éoliens, le mouvement Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT) a,lui, estimé que le volet éolien du projet de loi Grenelle 2 était tout simplement «inacceptable» et a appelé les parlementaires à le bloquer.

Les débats parlementaires, en séance plénière, débutent ce mardi.


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